Episode 12: Porquerolles
- Valérie Bauwens

- 26 sept.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 oct.
1925: les péripéties des premiers jours
"Il fait un vent à décorner les bœufs et la mer est grosse mais la brise est maniable. Les navigatrices ont hâte d’en découdre même si elles sont mordues par l’air vif ou les embruns et un peu étourdies par la surprise du tangage. Mais tout est bien arrimé à bord de Bonita ! La Méditerranée est à elles !
La première nuit, faite de calme et de houle, ne les ménage pas. La moitié de l’équipage est en proie au mal de mer et il est effroyablement ballotté dans les couchettes ou sur le pont ! Soudain un grand "Tout le monde sur le pont" retentit, la capitaine veut amener le flèche et demande à sa sœur Yvonne de retenir la bôme au centre. La pauvre est envoyée en l'air comme un hydroplane ! Décidemment la Méditerranée n’est pas un grand lac tranquille !
Le lendemain matin, Yvonne se propose de faire le thé. En lieu et place de la théière tant attendue, deux bras désespérés sortent du poste en brandissant le réchaud en flamme : « Je ne veux plus avoir à faire avec cet instrument ! Il vomit des flammes et du pétrole ! » Et lorsque Bonita arrive dans le petit port de Porquerolles, l'équipage affamé met le trouble dans l’ile en demandant, à deux heures sonnantes, qu'un repas lui soit servi !
Comme une grosse mer les retient, les jeunes femmes s'octroient ensuite quelques jours au calme dans l'île. La veille du départ de Porquerolles, un bal sur le pont du Carlos, un beau brick de Viareggio, est improvisé en amenant à son bord le gramophone de Bonita, quelques amis genevois rencontrés dans l'île, un Amiral qui règne sur le port et une dizaine de bonnes bouteilles..."
Carinne Bertola, d'après Marthe Oulié, Quand j'étais matelot, 1930
2025: Porquerolles, enfin
Bye bye La Ciotat !
Poussées par un vent d'Ouest doux sur une mer belle, enfin au calme, nous prenons le temps de comparer les conditions dans lesquelles nous naviguons avec celles des filles à l'époque.
Notre première nuit, particulièrement musclée, nous a rappelé leur première nuit il y a cent ans. Que de différences pourtant : que cela soit pour envoyer les voiles, pour communiquer avec la terre, pour cuisiner, pour nous orienter. Tant de choses ont changé.
Et bien heureusement, "notre" Yvonne ne s'est pas transformée en aéroplane !! Elle nous a préparé un délicieux thé sans mettre feu à la plaque de cuisson.
Nous avançons calmement, passons le Cap Sicié direction Porquerolles.

Nous testons les différentes voiles et allures de notre bateau. Cette navigation paisible nous transporte de joie. Le plaisir de contempler l'horizon et les îles qui s'approchent, d'abord bleutées, puis de plus en plus nettes, nous fait un bien fou après les jours d'attente passées au port !

Et voici Porquerolles

Mais où est le Carlos? Nous cherchons sans relâche un beau brick* au pavillon italien parmi les catamarans au mouillage. Le seul gréement classique qui croise au loin ressemble plutôt à une Bonita géante. Et, comble du désespoir, il ne daigne même pas s'arrêter... quelle déconvenue ! * Un Brick est un voilier classique à deux mâts portant de nombreuses voiles carrées, rapide et maniable, particulièrement apprécié par les pirates et les corsaires

Qu'importe ! Le bal aura bien lieu, mais à bord d'Avel Heol ! ...


Waooh, I can feel the wind!
Furthermore lots of fun and have a pleasant journey.
C'est bien que tu sois de bonne humeur. Continuez comme ça une grande aventure💫👍
Ah ! Enfin du ciel bleu, une mer favorable, belles rencontres, musique et danse Sur le pont 🙏🙏merci l’univers, belle récompense de tous vos efforts ! Bon vent les filles ✨ claudine
Voir Esther qui chante et danse en mer : trop joli ! vous êtes top ! trop chouette de vous suivre.😍